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L’Union européenne acte la fin définitive des importations de gaz russe : un tournant historique pour l’indépendance énergétique

L’Union européenne vient de franchir une étape majeure vers son autonomie énergétique. Le Parlement européen et le Conseil sont parvenus à un accord politique provisoire pour mettre fin, de manière progressive mais définitive, aux importations de gaz russe. Cette décision s’inscrit dans le cadre de la dynamique REPowerEU, engagée depuis 2022 pour sortir de la dépendance aux énergies fossiles russes, après la militarisation par Moscou des flux gaziers et les perturbations majeures provoquées sur les marchés européens.

La mesure prévoit l’interdiction totale des importations de gaz naturel liquéfié (GNL) d’origine russe dès le 31 décembre 2026, puis l’arrêt complet du gaz russe acheminé par pipeline à partir du 30 septembre 2027, avec une possible prolongation au 1er novembre 2027 pour les États ayant des difficultés à remplir leurs obligations de stockage.


Une rupture nette avec un fournisseur devenu instable

Depuis le début de la guerre en Ukraine, l’Union a réduit drastiquement sa dépendance au gaz russe : de 45 % des importations européennes avant 2022, cette part est tombée à environ 13 % en 2025. Malgré cette baisse, près de 35 milliards de m³ de gaz russe ont encore pénétré le marché européen l’an dernier, représentant environ 10 milliards d’euros de revenus pour la Russie.

La décision d’aujourd’hui vise à fermer définitivement cette porte, tout en renforçant la sécurité énergétique du continent. Comme l’a déclaré la Présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen :

« Aujourd’hui, nous entrons dans l’ère de l’indépendance énergétique totale de l’Europe vis-à-vis de la Russie. REPowerEU a tenu ses promesses. Il nous a protégés de la pire crise énergétique depuis des décennies et nous a aidés à nous détourner des combustibles fossiles russes à un rythme record. Aujourd’hui, nous arrêtons ces importations définitivement. En tarissant la caisse de guerre de Poutine, nous faisons preuve de solidarité avec l’Ukraine et nous ouvrons la voie à de nouveaux partenariats énergétiques. »


Une transition encadrée pour garantir la continuité d’approvisionnement

L’accord prévoit des délais différenciés selon les contrats existants :

Contrats de court terme :
– GNL russe interdit dès le 25 avril 2026
– Gaz par pipeline interdit à partir du 17 juin 2026

Contrats de long terme :
– GNL russe interdit au 1er janvier 2027
– Gaz par pipeline interdit au 30 septembre 2027 (ou 1er novembre 2027 si les niveaux de stockage l’exigent)

Les modifications de contrats seront autorisées uniquement pour des raisons strictement opérationnelles, sans possibilité d’augmenter les volumes.

Pour éviter les contournements, le texte introduit un système d’autorisation préalable, un suivi renforcé des flux gaziers et une coopération étroite entre les autorités nationales, la Commission, ACER, l’OLAF et le Parquet européen (EPPO).


Diversification énergétique et sécurité d’approvisionnement

Chaque État membre devra présenter, d’ici mars 2026, un plan national de diversification détaillant les alternatives développées pour remplacer les importations russes. Ces plans concerneront aussi bien le gaz que, pour les pays encore dépendants, le pétrole.

La Commission évaluera ces plans, émettra des recommandations et accompagnera les États dans la transition, afin de maintenir un marché stable, résilient et compétitif.


Une étape stratégique vers une Europe plus souveraine

Cette décision s’inscrit dans l’objectif fixé à Versailles en 2022 : mettre fin à la dépendance européenne vis-à-vis des énergies fossiles russes « dès que possible ». Le chemin parcouru depuis est considérable : le pétrole russe ne représente plus que 2 % des importations européennes, et le charbon russe a été entièrement banni.

Le texte doit maintenant être officiellement adopté par le Parlement et le Conseil avant publication au Journal officiel.

Cette nouvelle avancée marque l’ancrage durable de l’Union dans une stratégie énergétique articulée autour de la sécurité, de la résilience et de l’indépendance vis-à-vis des acteurs instables — tout en accélérant la transition vers des partenariats plus fiables et durables.

pour plus d’informations : https://ec.europa.eu/commission/presscorner/detail/en/ip_25_1131

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